COMMENT METTRE EN OEUVRE LA DÉMARCHE QUALITÉ ET GESTION DES RISQUES
Article rédigé par Bérengère Cotta,Directrice de la transformation chez Mutualité Française PACA SSAM, formatrice AGEVAL Formations.
Pour les organisations, jamais la concurrence n’a été aussi intense, les clients aussi exigeants, les marchés aussi instables.
Les évolutions techniques, méthodologiques et les innovations se succèdent à un rythme soutenu, tandis que les lois et normes deviennent de plus en plus contraignantes.
Dans ce contexte en perpétuel changement, chaque organisation doit relever les défis actuels en visant constamment :
- ✓ l’amélioration continue ;
- ✓ la réduction des pertes de temps et du gaspillage ;
- ✓ l’optimisation des rendements ;
- ✓ la réactivité face aux incertitudes ;
- ✓ l’innovation durable.
Face à cet environnement exigeant, la qualité devient un levier essentiel pour assurer la pérennité et la compétitivité des organisations.
Elle tend aujourd’hui à devenir un système de management intégré englobant non seulement la stratégie, l’expérience client et la gestion des risques, mais aussi la qualité de vie au travail et le respect de l’environnement, à travers une responsabilité sociale et environnementale renforcée.
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Et pour approfondir les concepts clés de la démarche qualité et gestion des risques et de sa mise en oeuvre, notre article de blog vous attend.
Plongeons ensemble au coeur du sujet, en 4 points successifs :
- 1. comprendre le concept de la qualité ;
- 2. de la démarche qualité au système de management de la qualité (ou SMQ) ;
- 3. la norme ISO 9001 : cadre de référence du SMQ ;
- 4. les principes d’un système de management de la qualité efficace.
La gestion de la qualité : un concept évolutif
Les grandes époques de développement du concept de qualité correspondent à trois situations économiques mondiales successives, et à trois conceptions différentes du management.
L’ère artisanale : une qualité basée sur la confiance
L’ère artisanale, qui s’étend de 1800 à 1920, est marquée par une production sur mesure, répondant aux demandes spécifiques des clients.
Les artisans, dotés d’un savoir-faire important mais disposant de peu de technicité, opèrent dans un contexte économique relativement libre de contraintes, leur permettant de satisfaire les besoins des clients avec précision et efficacité.
Le concept de qualité, alors au stade de « contrôle qualité », se traduit par des pratiques consistant à mesurer, examiner, et passer au crible les caractéristiques d’un produit. Afin de s’assurer que les résultats obtenus sont conformes aux exigences spécifiées.
La relation entre le client et l’artisan repose principalement sur la confiance, le client laissant au fournisseur la responsabilité de définir et d’évaluer la qualité du produit final.
L’ère industrielle : l’avènement de l’assurance qualité
De 1920 à 1950, l’ère industrielle est marquée par une explosion de la demande mondiale et un essor de la normalisation.
Afin de répondre à cette demande croissante, de nouveaux modèles d’organisation du travail, tels que le taylorisme et le fordisme, sont mis en place pour accroître la rentabilité. Ces méthodes introduisent le travail à la chaîne, permettant une production de masse.
Cependant, ce modèle intensif entraîne un risque accru d’erreurs humaines et limite la capacité de contrôle de chaque produit individuellement.
C’est dans ce contexte qu’apparaît le concept « d’assurance qualité », qui repose sur l’idée que la qualité doit être démontrée par des documents écrits et archivés, garantissant ainsi la conformité tout au long du processus de production. Parallèlement, le contrôle statistique des procédés se développe, apportant une innovation majeure en matière de qualité : il devient possible de surveiller et d’assurer la qualité en temps réel, durant la production, plutôt que de se limiter à l’inspection des produits finis.
Durant cette période, l’offre reste inférieure à la demande, plaçant les clients dans une situation de non-choix. La notion d’assurance qualité se concentre alors sur la prévention des défauts, en intégrant des standards qui visent à anticiper les erreurs plutôt qu’à les corriger a posteriori.
L’ère contemporaine : le client au cœur de la démarche qualité
À partir de 1950, l’ère contemporaine s’ouvre sur une mondialisation accrue des échanges, transformant en profondeur les dynamiques de marché. Le nombre de clients progresse désormais moins vite que l’offre, plaçant le consommateur dans une position de « super-choix ».
Passant d’une situation de non-choix à celle où « le client est roi », les entreprises font de la satisfaction client une priorité essentielle.
En complément, le Code civil français introduit la notion de « conformité de la chose à l’usage auquel elle est destinée » (article 1604, loi du 3 janvier 1968), renforçant ainsi l’exigence de qualité et de sécurité des produits offerts au consommateur.
Dans ce contexte, les volumes de production et la rentabilité restent au cœur des modèles économiques, mais la qualité devient aussi un levier de compétitivité indispensable pour se différencier de la concurrence. C’est à cette période que naît le concept de « qualité totale », qui prône le développement d’une culture d’entreprise orientée vers un objectif d’excellence. La qualité totale vise à intégrer la qualité dans chaque fonction et action de l’organisation.
Ce principe devient un outil de management global tout au long du cycle de vie des produits ou services, engageant chaque niveau de l’entreprise dans une démarche d’amélioration continue.
Par ailleurs, la notion de certification émerge, offrant un cadre reconnu pour garantir la qualité des produits et services, et renforçant la confiance des clients dans un environnement concurrentiel mondial.
De la démarche qualité au système de management de la qualité (SMQ)
Il est essentiel de distinguer la notion de démarche qualité et celle de système de management de la qualité (SMQ), car bien que les deux visent l’amélioration de la qualité, ils diffèrent par leur structure et leur portée.
La démarche qualité est généralement une initiative volontaire de l’organisation, centrée sur l’amélioration de la qualité dans certains domaines spécifiques.
Elle ne repose pas nécessairement sur un référentiel et peut rester informelle, non structurée, et flexible, laissant aux équipes une grande latitude pour identifier et mettre en œuvre des améliorations.
Pour pérenniser et renforcer la démarche qualité, il est recommandé de l’adosser à un véritable système de management de la qualité (SMQ).
Le Système de Management de la Qualité (SMQ) est un cadre organisationnel structuré et documenté, qui couvre l’ensemble des processus de l’organisme de manière globale et cohérente.
Il s’appuie souvent sur les principes de la norme ISO 9001, garantissant une approche systémique de l’amélioration continue.
Le SMQ permet ainsi d’assurer une démarche qualité durable et pérenne, soutenue par des procédures claires, une documentation rigoureuse, et une vision à long terme de la qualité.
En tout état de cause, la mise en place d’une démarche qualité, et qui plus est d’un véritable système de management de la qualité, répond à des enjeux stratégiques majeurs pour l’organisation, ses collaborateurs, et l’ensemble de ses parties prenantes :
- ✓ pour l’organisation, elle assure la conformité aux exigences légales et réglementaires, permettant ainsi de piloter les processus et de mieux gérer les risques. En optimisant son fonctionnement et sa performance, l’organisation renforce sa crédibilité et améliore son image auprès de ses clients et partenaires ;
- ✓ pour les collaborateurs, cette démarche contribue également à donner plus de sens au travail en clarifiant les objectifs et les standards de qualité à atteindre. Elle favorise l’engagement du personnel en créant un cadre de pratiques harmonisé et sécurisé, où chacun comprend le rôle qu’il joue dans la qualité globale de l’organisme ;
- ✓ pour les parties prenantes, elle améliore la qualité des services ou des produits offerts, augmentant ainsi la satisfaction des clients. Elle permet également de répondre aux attentes spécifiques de chaque partie prenante en fournissant des informations claires et transparentes, renforçant ainsi la relation de confiance.
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La norme ISO 9001 : cadre de référence du système de management de la qualité (SMQ)
Avec 1,2 millions de certifications, l’ISO 9001 est la norme de système de management la plus utilisée dans le monde.
La norme ISO 9001 (qui est contenue dans le corpus de normes ISO 9000 dédié à la qualité) est aujourd’hui une référence internationale pour les organisations cherchant à formaliser et structurer leur démarche de management de la qualité.
Depuis sa première publication en 1987, elle a évolué pour s’adapter aux changements des marchés et aux attentes des clients.
La norme a connu cinq révisions, chacune apportant des améliorations pour renforcer sa pertinence et son efficacité :
- – 1987 : première version, axée sur l’assurance qualité et la documentation, pour garantir la conformité des produits ;
- – 1994 : cette révision introduit la notion d’approche processus, et met l’accent sur la gestion des processus clés, la satisfaction client et la relation avec les fournisseurs ;
- – 2000 : la norme prend un tournant majeur, intégrant l’orientation client, la gestion des risques et l’engagement de la direction ;
- – 2008 : des ajustements mineurs sont apportés, consolidant les principes existants ;
- – 2015 : la version actuelle, qui adopte une approche système intégrée, prend en compte les risques et offre la possibilité d’articuler la norme avec d’autres systèmes de gestion comme la qualité de vie au travail (QVT) et la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).
Comme nous l’avons vu dans notre précédent article consacré à la qualité et à la démarche qualité, la démarche qualité peut être orientée, selon les recommandations du professeur Stephen M. Shortell, autour de 4 grands axes : stratégique, culturel structurel et culturel.
Pour bien comprendre l’articulation de la norme ISO 9001 autour de ces 4 axes, il faut au préalable comprendre comment celle-ci est structurée.
La norme ISO 9001 se compose de 10 chapitres et de 7 grands principes de management qui s’articulent naturellement autour du cycle PDCA (Plan-Do-Check-Act) de gestion de la qualité proposés par Deming.
Ce système est soutenu par des outils et méthodes qui permettent d’agir tout au long du cycle de vie de la démarche en activant les 5 leviers de la qualité que sont :
- ✓ la responsabilité : elle engage toutes les parties prenantes, de la direction aux collaborateurs, à jouer un rôle actif dans l’atteinte des objectifs de qualité ;
- ✓ la prévention : elle permet d’éviter que le client soit insatisfait et se traduit tout au long de la démarche au travers, la gestion des risques mais également au travers la diffusion de la culture qualité et la communication auprès des parties prenantes ;
- ✓ la conformité : elle garantit que l’organisation respecte les normes, les réglementations et les exigences clients, assurant ainsi la crédibilité de ses produits ou services ;
- ✓ l’évaluation : elle permet de mesurer les performances, d’analyser les résultats et d’identifier les points d’amélioration en s’appuyant sur des données concrètes et des indicateurs pertinents ;
- ✓ l’amélioration : elle soutient une dynamique continue de progrès en encourageant les ajustements et les innovations qui renforcent la compétitivité de l’organisation.
Les sept principes essentiels (ou PMQ – principes de management de la qualité) qui orientent le management de la qualité et renforcent la performance des organisations sont répartis en 2 groupes :
D’une part, les principes relationnels :
- ✓ l’orientation client, qui place la satisfaction des clients au cœur des préoccupations et guide les actions de l’entreprise;
- ✓ le leadership, qui donne la direction et inspire l’implication de tous;
- ✓ l’implication du personnel, qui encourage les collaborateurs à participer activement aux objectifs de qualité;
- ✓ la gestion des relations avec les parties intéressées qui souligne l’importance de développer des relations mutuellement bénéfiques avec toutes les parties prenantes, telles que les fournisseurs et partenaires, etc.
D’autre part, les principes opérationnels :
- ✓ l’approche processus qui vise à optimiser les ressources et les activités en gérant les processus de manière intégrée ;
- ✓ le principe d’amélioration continue qui soutient l’évolution et l’adaptation constante de l’organisation pour renforcer sa compétitivité;
- ✓ la prise de décision basée sur des preuves qui privilégie des décisions éclairées fondées sur des données fiables et objectives, garantissant ainsi une gestion rigoureuse et pertinente.
Ces principes forment un cadre cohérent pour une organisation orientée vers l’excellence et la pérennité de la démarche.
Les principes du système de management de la qualité
Comme nous venons de le voir, le système de management de la qualité peut s’organiser autour du cycle PDCA composé de 4 étapes, chacune répondant à des objectifs spécifiques.
Prenons un peu de temps pour creuser ce cycle PDCA.
Phase 1 : Planification de la démarche qualité
La phase de planification repose avant tout sur la capacité de la direction à se positionner dans son environnement pour définir une stratégie et des objectifs qualité claire et compréhensible par l’ensemble des collaborateurs.
Cette analyse permettra à l’entreprise d’établir les éléments de référence de la démarche tel que la politique qualité, la cartographie des processus, la cartographie des risques, le système documentaire, les éléments de mesure du système, le plan d’action qualité qui devront par la suite être suivis, mesurés et optimisés.
Le rôle de la direction dans cette étape est crucial et traduit bien le PMQ « leadership ».
La phase de planification se déroule selon les étapes suivantes (cliquez sur les flèches descendantes pour en consulter le détail) :
1. Analyser le contexte
Il s’agit dans un premier temps d’analyser le contexte externe propre à l’organisation pour cela la direction peut s’appuyer sur la méthode PESTEL qui permet de définir le contexte politique, économique, social, technologique, écologique et légal de l’entreprise.
Cette analyse doit également prendre en compte le contexte interne de l’organisation afin d’identifier les forces et les faiblesses dont elle dispose pour répondre aux opportunités du marché sur lequel elle intervient tout en veillant à anticiper et à prévenir les risques auxquels elle pourrait être confrontée.
Pour traduire le contexte externe et interne la direction peut s’appuyer sur la méthode FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) qui permet l’élaboration d’un diagnostic stratégique complet de l’organisation.
2. Formaliser la politique qualité
L’analyse du contexte doit permettre à la direction de préciser sa vision ainsi que ses missions et de les traduire en stratégie d’entreprise qui sera elle-même déclinées en objectifs qualités traduits et formalisé dans un documents clés du système qualité : la politique qualité.
3. Identifier les parties intéressées
Sur la base de ce socle stratégique, la direction est en mesure d’identifier ses principales parties prenantes, c’est-à-dire celle dont l’analyse des besoins est la plus pertinentes pour permettre la mise à disposition d’un produit/service de qualité, ayant une réelle valeur ajoutée sur le marché et qui permettra d’assurer à l’organisation un avantage concurrentiel et d’accroitre sa performance.
Comme le traduit le PMQ « orientation client », la partie prenante qui est au cœur de la démarche qualité reste bien évidemment le client.
Il est donc indispensable d’analyser correctement ses exigences, qu’elles soient explicites (on parle alors d’attentes du client) ou implicite (on parle alors de besoin du client).
Dans le cadre de la démarche qualité on identifie 4 types de qualité en fonction du moment et du point de vue :
- ✓ la qualité attendue : ce que le client souhaite obtenir, basé sur ses attentes, au départ ;
- ✓ la qualité voulue : ce que l’organisation perçoit des exigences du client après les avoirs réaccueillies et analysées;
- ✓ la qualité produite : basée sur les analyses de conformité du produit ou service par rapport au référentiel ou CDC émis par l’organisation;
- ✓ la qualité perçue : la manière dont le client apprécie le produit ou service, on parle également d’expérience client que l’on mesure par le biais d’enquête de satisfaction notamment.
A chaque étape, le système de management de la qualité doit permettre de mesurer les écarts entres ces différents types de qualité afin d’identifier les actions d’amélioration à mettre en œuvre pour les diminuer et pour améliorer la qualité perçue par le client.
Attention, il ne faut pas pour autant manquer de considération pour les autres parties prenantes du système qualité, qu’elles soient externes (fournisseurs, institutions, tutelles, partenaires, organismes de certifications, etc.) ou internes (Collaborateurs, conseil d’administration, etc.)
Comme l’indique les PMQ « relation avec les parties prenantes » et « Implication du personnel », la communication et la compréhension de l’ensemble des parties prenantes reste un enjeu majeur et une clé de réussite du SMQ.
En effet, la diffusion de la culture qualité au sein de l’entreprise repose sur une bonne assimilation de la politique qualité qui doit donc être communiquée et expliquée de façon transparente tout au long du cycle de vie.
La diffusion de cette culture qualité pourra également s’appuyer sur des actions de sensibilisation et de formation des collaborateurs.
4. Formaliser les processus
La formalisation des processus revêt une importance cruciale dans le cadre du système de management de la qualité comme le souligne le PMQ « approche processus ».
La réalisation d’une cartographie des processus permet de délimiter le périmètre du SMQ et de structurer les différentes activités de l’organisation, en définissant précisément les rôles, les responsabilités, les ressources et les procédures à suivre.
Cette formalisation contribue à une compréhension partagée et à une exécution cohérente des processus. Elle s’attache notamment à préciser les interfaces entre chaque processus, favorisant ainsi le développement d’une culture client/fournisseur interne selon laquelle chaque collaborateur ou équipe est à la fois client des processus en amont et fournisseur pour ceux en aval. Ce concept renforce la responsabilité et la qualité à chaque étape, puisque chaque collaborateur est encouragé à répondre aux attentes internes pour atteindre un fonctionnement harmonieux et efficace.
En documentant chaque processus, l’entreprise peut plus facilement identifier des points d’amélioration et assurer une traçabilité des actions, facilitant la prise de décision éclairée comme le préconise le PMQ « prise de décision basée sur des faits ».
5. Identifier les risques
Une fois la cartographie des processus établie, la direction doit s’attacher à identifier les risques associés au travers l’élaboration d’une cartographie des risques qui servira de référence et qui sera suivi et mise à jour tout au long du cycle de vie de la qualité.
En identifiant, évaluant et hiérarchisant les risques dès la phase de planification, l’organisation peut mettre en place des actions préventives et des contrôles appropriés, minimisant ainsi les perturbations potentielles. Cette approche proactive renforce la fiabilité des processus, garantit leur conformité aux exigences et améliore la résilience globale de l’organisation face aux imprévus.
La gestion des risques favorise également une utilisation optimale des ressources et contribue à instaurer une culture de prévention, essentielle pour maintenir une qualité constante et faciliter l’amélioration continue. Dans ce cadre, la gestion des risques devient un pilier de la stratégie qualité, offrant une visibilité accrue et soutenant l’engagement de l’entreprise envers l’excellence opérationnelle et la satisfaction client.
6. Définir les modalités de surveillance et de mesure du système
Pour assurer un suivi efficace, il est recommandé de mettre en place un dispositif de surveillance et de mesure du système structuré et rigoureux ainsi qu’un système de traçabilité robuste.
Des instances qualité spécifiques doivent être mises en place, telles que des comités qualité ou des revues de direction, qui sont responsables de l’évaluation des performances du SMQ et de la prise de décision.
Ces instances doivent recevoir un reporting régulier pour analyser les données collectées et évaluer l’atteinte des objectifs de qualité. La pertinence de ce suivi dépend de la définition précise des indicateurs clés (KPI) qui permettent de mesurer les performances et les écarts éventuels par rapport aux objectifs fixés.
Les indicateurs, suivis de manière structurée à travers des tableaux de bord, fournissent une vue d’ensemble et facilitent les ajustements nécessaires pour une amélioration continue.
L’élaboration du système de traçabilité passe par la mise en place d’une gestion documentaire efficace, assurant l’accès, le partage et l’archivage des documents de référence. Ce système garantit que chaque étape et décision dans la gestion du SMQ est documentée, ce qui favorise la transparence, la conformité aux exigences, et la cohérence dans l’application de la démarche qualité.
La documentation qualité permet également de faciliter la communication et de renforcer l’autonomie et la responsabilité des collaborateurs qui ont accès à l’ensemble des procédures et formulaires qualité.
7. Formaliser le plan d’action qualité
La rédaction du plan d’action initial prépare le terrain pour un déploiement efficace de la démarche qualité. Ce plan d’action, basé sur l’analyse du contexte, les objectifs stratégiques de l’organisation, les exigences réglementaires et les attentes des clients, offre une feuille de route structurée pour toutes les actions à venir.
Le plan d’action est la traduction des analyses menées en phase de planification. Il formalise les actions spécifiques et mesurables à réaliser pour déployer la démarche. Chaque action doit s’accompagner d’un calendrier précis, de ressources allouées et de responsabilités clairement attribuées.
Ce plan inclut également des indicateurs de performance pour suivre l’avancement et l’efficacité des actions mises en place.
En assurant une vision claire et partagée de l’engagement de chaque partie prenante, la formalisation du plan d’action pose des bases solides pour le déploiement de la démarche et garantit une progression structurée vers l’atteinte des objectifs qualité de l’organisation.
Phase 2 : Déploiement de la démarche qualité
Après la planification, le déploiement consiste à rendre la démarche fonctionnelle à tous les niveaux.
La phase de déploiement se déroule selon les étapes suivantes (cliquez sur les flèches descendantes pour en consulter le détail) :
1. Réaliser les objectifs opérationnels
Le déploiement du SMQ débute par la traduction des objectifs stratégiques de l’organisation en objectifs opérationnels clairs et mesurables. Ces objectifs doivent être alignés avec les attentes des clients et les exigences de la norme ISO 9001, tout en répondant aux spécificités des processus internes. En définissant des cibles précises pour chaque activité, l’organisation peut orienter ses efforts vers des résultats concrets. Cet alignement favorise une performance durable et facilite le suivi de l’atteinte des objectifs, tout en engageant les équipes vers des buts partagés.
2. Communiquer avec les parties prenantes
Un SMQ efficace repose sur une communication fluide et transparente avec toutes les parties prenantes internes et externes : collaborateurs, clients, fournisseurs, et partenaires, financeurs etc. Cette communication permet de partager les objectifs qualité, de recueillir les attentes de chaque partie prenante et de les intégrer dans la démarche qualité. Des canaux de communication adaptés, tels que des réunions d’information, des newsletters ou des plateformes collaboratives, facilitent la compréhension et la participation de chacun, renforçant ainsi l’adhésion au SMQ et assurant une collaboration harmonieuse tout au long du processus.
3. Diffuser la culture qualité
La culture qualité est un pilier fondamental pour le succès du SMQ. Il est essentiel de sensibiliser et de former les équipes à l’importance des bonnes pratiques et des exigences de la norme ISO 9001. La diffusion de la culture qualité passe par des formations ciblées, des ateliers collaboratifs et des campagnes de communication interne qui soulignent l’importance de la qualité pour l’organisation et pour la satisfaction client. Impliquer le personnel à tous les niveaux dans la démarche qualité permet de créer un environnement de travail où chacun est acteur de l’amélioration continue, favorisant l’engagement et la responsabilisation.
4. Suivre les risques et traiter les problèmes
Un élément central du SMQ est la gestion proactive des risques et des problèmes. Cette étape consiste à identifier et évaluer les risques susceptibles d’impacter la qualité, puis à déployer des actions préventives pour en limiter les effets. Lorsqu’un risque survient, il devient alors un problème et il est crucial de disposer d’une méthodologie de résolution rapide et efficace, afin d’analyser les causes et de mettre en place des solutions correctives et préventives. La gestion des risques est continue et doit être intégrée à tous les niveaux, permettant à l’organisation de minimiser les impacts négatifs et d’accroître sa résilience.
5. Mesurer la performance du système
La mesure de la performance est essentielle pour évaluer l’efficacité du SMQ. En définissant des indicateurs clés de performance (KPI), l’organisation peut suivre régulièrement les résultats obtenus, identifier les écarts et ajuster les actions si nécessaire. Les tableaux de bord permettent une visualisation claire de ces indicateurs, offrant ainsi aux dirigeants et aux équipes un outil de pilotage efficace. Cette démarche de mesure et d’évaluation, fondée sur des données concrètes, est au cœur de l’amélioration continue, garantissant que le SMQ reste adapté aux besoins évolutifs de l’organisation et de ses clients.
6. Traiter les réclamations clients
Les réclamations clients sont des opportunités d’amélioration précieuses pour le SMQ. Traiter efficacement ces réclamations implique une écoute attentive et une réponse rapide, afin de rétablir la satisfaction du client. Il est important de mettre en place un processus de gestion des réclamations, qui inclut la collecte d’informations, l’analyse des causes et la mise en place de mesures correctives pour éviter la réapparition des insatisfactions. Ce traitement rigoureux des réclamations contribue non seulement à renforcer la fidélité des clients, mais aussi à affiner les processus internes, en apportant des solutions concrètes aux points faibles identifiés.
Phase 3 : Contrôle de la démarche qualité
La phase de contrôle de la démarche passe par des audits de conformité et des évaluations régulières pour vérifier l’efficacité du SMQ.
Elle se déroule selon les étapes suivantes (cliquez sur les flèches descendantes pour en consulter le détail) :
1. Réaliser les audits de conformité
Pour garantir la conformité et l’efficacité du SMQ, l’organisation doit passer par des phases d’audits internes et externes. Ces audits permettent de vérifier que les processus sont bien maîtrisés et que l’organisation respecte les standards requis, tout en identifiant des pistes d’amélioration continue.
Les audits internes et externes sont des étapes essentielles pour l’obtention et le maintien de la certification ISO 9001, attestant de la conformité du SMQ aux standards de qualité.
L’audit interne est une évaluation préparatoire réalisée en amont par l’organisation elle-même ou par des auditeurs indépendants pour vérifier l’alignement des processus avec les exigences de la norme. Cette phase permet de repérer d’éventuelles non-conformités et d’engager des actions correctives avant l’audit externe.
L’audit externe, conduit par un organisme certificateur accrédité, a pour but de confirmer officiellement la conformité du SMQ. Ce processus inclut une vérification approfondie des pratiques, des documents et des enregistrements, ainsi qu’une observation des opérations. En cas de non-conformités, l’organisation doit les corriger pour obtenir la certification. Une fois acquise, la certification est maintenue par des audits de surveillance réguliers, garantissant une démarche d’amélioration continue et le respect durable des standards de qualité ISO 9001.
2. Réaliser les enquêtes de satisfaction
La réalisation d’enquêtes de satisfaction permet de recueillir des retours directs des clients sur leurs expériences et leurs attentes. Ces enquêtes aident l’organisation à comprendre la perception qu’ont leurs clients des produits ou services offerts, identifiant ainsi les points forts et les domaines nécessitant des améliorations. En intégrant ces feedbacks dans le processus d’évaluation et de planification, les entreprises peuvent adapter leurs stratégies et processus pour mieux répondre aux besoins des clients, ce qui renforce non seulement la satisfaction, mais aussi la fidélisation de la clientèle.
3. Mener les revues qualité
La tenue des différentes instances qualité telles que le comité qualité, la revue de direction, la revue des risques ou encore la revue des processus est cruciale pour le bon fonctionnement et l’amélioration continue du système :
- ✓ le comité qualité généralement composé de membres de la direction et de représentants des différentes fonctions de l’entreprise se réunit trimestriellement pour suivre les indicateurs de performance et examiner les résultats des audits internes et externes afin de définir des actions correctives ;
- ✓ la revue de direction qui se tient annuellement implique la haute direction pour évaluer l’efficacité du SMQ les résultats des enquêtes de satisfaction et pour ajuster les objectifs stratégiques en fonction des performances observées ;
- ✓ les revues des risques sont organisées semestriellement et rassemblent des responsables de département pour analyser les risques associés au processus et établir des plans d’actions pour les atténuer ;
- ✓ les revues de processus réalisées de manière mensuelle rassemblent les équipes opérationnelles qui évaluent l’efficacité des processus pour identifier les points d’amélioration et assurer une communication fluide entre les services.
Ces instances sont fondamentales pour encadrer le SMQ car elles favorisent la prise de décision éclairée, assurent une transparence sur les performances et renforce l’engagement des équipes envers l’amélioration continue garantissant ainsi l’agilité et la réactivité de l’organisation.
Phase 4 : Amélioration de la démarche qualité
L’amélioration continue permet d’ajuster la démarche au fur et à mesure pour prendre en compte les changements internes et externes et pour tirer profit de l’expérience acquise.
La phase d’ajustement de la démarche se déroule selon les étapes suivantes (cliquez sur les flèches descendantes pour en consulter le détail) :
1. Analyser les données
Les résultats des audits, des enquêtes de satisfaction et des indicateurs de performance sont analysés pour identifier les écarts entre les performances attendues et réelles. Cette analyse fournit des informations précieuses pour orienter les améliorations.
2. Mettre en œuvre des actions correctives et préventives
Une fois les écarts identifiés, des actions spécifiques sont mises en place pour corriger les non-conformités et prévenir leur réapparition.
3. Évaluer et ajuster les objectifs
La réévaluation périodique des objectifs qualité et des processus garantit que le SMQ reste aligné avec les évolutions internes et externes de l’organisation.
L’amélioration est plus efficace lorsqu’elle inclut la participation active des équipes. Encourager un climat de collaboration et d’innovation aide à générer des solutions novatrices et à renforcer l’engagement de tous.
Pour conclure cet article, rappelons que la démarche qualité, lorsqu’elle est soutenue par un système de management structuré et une gestion proactive des risques, devient un levier stratégique essentiel pour assurer la compétitivité et la résilience des organisations.
Elle améliore non seulement la satisfaction client, mais elle renforce également l’engagement des collaborateurs et optimise les processus internes.
En intégrant une culture d’amélioration continue, les entreprises peuvent non seulement répondre aux exigences actuelles, mais aussi anticiper les évolutions futures, assurant ainsi une qualité pérenne et inspirant confiance aux clients et partenaires.
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